Le regard des autres ou comment apprendre à s'aimer...

Publié le par Potelee

Maintenant que je vous ai exposé mon parcours de ronde, je vais essayer de faire un parallèle avec l'acceptation de soi.

Ah et oui, je précise d'avance que l'illustration ne me représente pas ! Désolée pour tous mes fans (que je sais nombreux...mais peu bavards !!!) mais ce n'est pas moi !!! Il s'agit d'un tableau de Christian Lefèvre, peintre qui sublime les rondeurs. Pour voir quelques-unes de ses toiles , c'est par ici : link ! Dites-moi au fait, je risque quelque-chose à avoir emprunté cette image pour la mettre sur mon blog ? Et une autre question technique : on fait comment pour qu'il y ait écrit autre chose que "link" pour le lien ?

Sur ce, revenons à nos moutons... Comme je vous l'ai expliqué dans l'article précédent, j'ai très vite compris que mes rondeurs était un atout de séduction auprès des hommes et je ne me suis jamais privée d'user de mes charmes. Je ne peux pas me plaindre de ne pas avoir de succès, le seul hic, c'est que généralement mes charmes n'agissent pas sur le public espéré. J'ai toujours plu aux hommes plus âgés que moi. Lorsque j'étais ado, c'était flatteur et plaisant puisque ces hommes étaient encore dans la vingtaine. A présent, j'avoue que plaire au mec marié qui approche de la quarentaine, ça me flatte moins.

Mais ce n'est pas le sujet... L'acceptation de soi ? C'est ça que j'avais annoncé ? Bon, recadrage, qu'est-ce-que je voulais dire déjà ? Ah oui... Pourquoi je suis bien dans ma peau de ronde, c'est ça que je voulais expliquer. Donc déjà ado, est-ce le fait que j'habitais dans les Dom-tom et que la culture de là-bas est plus tolérante vis-à-vis des rondes, toujours est-il que je n'ai pas le souvenir traumatisant de moqueries incessantes et cruelles à mon égard. Bien sûr on m'a affublé de bibendum (ça s'écrit comme ça ce truc ? Vous savez, le bonhomme Michelin !) et c'est peu flatteur, bien sûr on a ri de mes grosses fesses et c'était douloureux. Mais comme je plaisais en dehors du lycée, je m'en fichais. Je passais outre. J'avais un groupe d'amis au sein du lycée et même si je me sentais parfois mise à l'écart j'arrivais toujours à me rendre indispensable. J'étais la meilleure amie de tout le monde, celle qui entend toutes les confidences, qui donne de sages conseils, qui prône l'ouverture d'esprit et la tolérance, celle qui réglait les conflits, bref, je compensais le fait de ne pas les intéresser physiquement par un caractère facile et agréable à vivre. Mais à cette période je rêvais toujours d'être mince un jour, je n'aimais pas mon corps et je me trouvais moche.

Paradoxalement, c'est lorsque je suis revenue en France, et que j'ai tant grossi, que j'ai commencé à m'accepter. Je dis bien m'accepter, pas m'aimer. Après cette grosse déprime, et alors que je pesais pratiquement 100 kgs (pour 1m54, c'est beaucoup !), j'ai découvert à travers la télé, qu'il existait des femmes rondes, bien plus rondes que moi, qui étaient bien dans leur peau, qui prenaient soin d'elles, s'habillaient sexy et que je trouvais belles !!! J'ai alors pris conscience qu'il était temps d'abandonner ces idéaux de minceur à tout prix et qu'apprendre à m'accepter telle que je suis était la clé d'un certain bien-être. J'ai commencé à surfer sur des sites de vêtements spécialisés pour les rondes, je refaisais ma garde-robe, je me sentais mieux, je mangeais moins, je maigrissais à vue d'oeil, j'avais un succès fou malgré ma taille 52. Au fur et à mesure de mon amaigrissement, j'ai commencé à m'accepter, à me plaire de plus en plus, malgré mes rondeurs. Au jour d'aujourd'hui, j'ai encore franchi un cap, je m'aime avec mes rondeurs : la balance affiche 72 kgs depuis plusieurs années l'aiguille ne fait plus de bonds, c'est mon poids de forme. Bien sûr c'est toujours trop et si j'en perdais encore une dizaine je me sentirai sûrement encore mieux, mais la priorité pour moi est de ne pas prendre de poids, de me stabiliser. C'est un cheminement personnel, mais mes relations amoureuses de ces dernières années m'ont beaucoup aidé à prendre cette voie.

J'ai toujours eu du succès, je ne suis jamais restée très longtemps toute seule, mais je faisais de mauvais choix, je me suis perdue dans les bras d'hommes qui ne savaient pas m'aimer. Bien sûr jamais aucun d'eux ne m'a imposé, ni même proposé de mincir, ils m'acceptaient telle que j'étais, mais j'avais pourtant l'impression de ne pas être belle dans leurs yeux. Avec le recul, ils ne s'en sont jamais plains non plus, c'est que ça devait bien leur plaire quelque-part, mais comme ils ne l'exprimaient pas clairement, je n'en avais pas conscience et je ne l'envisageais même pas. Je me disais toujours qu'ils m'aimeraient mieux si j'étais plus mince.

Puis il y a eu Sacha, qui m'a redonné confiance en moi, parce que je savais qu'il était sincère quand il me disait qu'il me trouvait belle. Et il me le disait souvent. Puis Paul, encore plus démonstratif dans ce domaine, qui m'a dit les choses parfois de façon crue, mais tellement tendre... Auprès d'eux j'ai compris que j'avais besoin de ça dans une relation. Me sentir valorisée pour mon corps et pas que pour mes qualités morales. J'ai besoin qu'on me parle de mon corps, que ce ne soit pas un tabou, qu'on me dise qu'on aime mes rondeurs, mes grosses fesses, mes bourrelets, le moelleux de mon ventre, la douceur de ma peau. Qu'on me le dise sans gêne, qu'on me le montre, qu'on les touche, qu'on les désire...

Lorsque j'ai connu Paul, je suis passée par une période où j'ai fait énormément de photos de moi, parfois dénudées, c'était toujours moi qui prenais les photos, lorsque j'étais seule, et parfois, le soir, quand on ne pouvait pas se voir, je lui en envoyais une, qu'il retouchait un peu avant de me la renvoyer, sublimée. Je me suis trouvée belle sur ces clichés, parfois je ne me reconnaissais pas, je me suis rendue compte à quel point j'avais une mauvaise estime de moi-même alors que l'image que me renvoyaient les photos étaient loin d'être celle que je me faisais de moi. J'ai alors vraiment commencé à aimer mon corps, aimer le regarder, le toucher : j'adore me pincer les petits bourrelets que j'ai à la taille, ou me caresser le ventre, je le trouve super doux... [D'ailleurs, je me rend compte aussi que j'aime bien ça chez les hommes. Sacha et Paul sont un peu ronds, j'adorais poser ma tête sur leur ventre ou pincer leurs petites poignées d'amour. Je n'aime pas les hommes ronds ou très ronds, mais j'avoue adorer les hommes potelés, bien plus que les musclés ou les minces. J'aime l'idée qu'ils ne vont pas se briser en mille morceaux si je leur monte dessus, j'aime leurs bras rassurants, le moelleux de leur corps... ]

J'ai appris à m'aimer dans le regard des autres. J'aurai pu ne retenir que les moqueries. J'ai su faire le tri et en retenir ce qui est bon pour moi. Quand j'entends certaines rondes dire qu'elles sentent le regard accusateur des gens dans la rue lorsqu'elles mangent une glace, ou qu'elles entendent les moqueries des gens quand elles vont à la piscine, je me pose certaines questions. Je suis ronde comme elles, et pourtant, je ne vois pas ces regards ni n'entend ces railleries. Certains me diront que comme je me sens bien dans ma peau, ça se ressent, et les gens sont alors moins critiques. C'est forcément plus simple de s'en prendre aux faibles. Perso j'ai une autre théorie : je pense que j'y ai droit aussi, mais que je ne les vois plus parce que je m'en fiche de ce que les gens peuvent penser de moi. Je sais ce que je suis, je sais qui je suis, je sais ce que je vaux. On ne peut pas plaire à tout le monde et c'est tant mieux ! Je me plais à moi-même et c'est déjà pas mal ! Beaucoup de ceux qui se moquent ne peuvent pas en dire autant !

Publié dans Ronde attitude

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E
<br /> Bonjour,<br /> je sens un malaise profond dans cette tentative d'acceptation de soi.<br /> D'autant que votre article date un peu et que l'on ne sait plus ce qui s'est passé ensuite !<br /> EdithL.<br /> <br /> <br />
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A
Je sais ce que c'est qu'être mal dans sa peau. Il y a trois ans, j'ai été frappé par une maladie qui dégrade lentement mon corps. Comme thérapie, je pratique une initiation au massage californien. Dans le groupe, il y a des jeunes, des moins jeunes, des maigres, des gros... Pour se masser aisément, il faut se mettre à nu. Pour chacun, cà n'a pas été évident, mais tous avons fait des progrès dans l'acceptation de notre corps, de ses disgrâces ou de sa déterioration avec les années
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P
<br /> <br /> Oui, l'acceptation de soi, c'est un long chemin, et un grand combat que l'on doit mener sans cesse. Et quand on pense qu'enfin on y est arrivé... Hop, on se remet d'un coup à douter. Et puis la<br /> vie mets des embûhes sur notre parcours (comme la maladie par exemple...) et il faut à nouveau lutter contre ses démons intérieurs. Courage à toi...<br /> <br /> <br /> <br />