Rencontres par internet, nouveau chapitre !

Publié le par Potelee

undefinedLorsque j'ai repris mes recherches sur internet, je me suis fixée quelques règles :
- ne pas m'attacher à quelqu'un qui vit loin de chez moi... Pas de relations à distance, j'ai besoin de quelqu'un près de moi...
- ne rencontrer que les personnes qui en valent la peine, que ce soit sur un plan amical comme sur un plan plus sentimental : pas de temps à perdre...
- ne pas faire durer la relation virtuelle, plus ça dure, plus on craint la rencontre...
- ne pas jouer à l'assistante sociale ou au psy... Je m'y suis trop brûlée les ailes par le passé. Au mieux je peux être une confidente, mais je ne peux pas faire plus. 

Ces règles découlent bien entendu de diverses mauvaises expériences. Et toute règle digne de ce nom est faite pour être transgressée. Sauf la dernière. J'en arrive à mon sujet principal du jour : ma dernière rencontre. Un mec vraiment adorable, une crème. On aime la même musique. On a une passion commune pour les voyages, la découverte d'autres cultures. A chacune de nos discussions, on se rend compte qu'on porte le même regard sur le monde qui nous entoure, les mêmes inspirations, les mêmes espérances utopiques. On se ressemble. Beaucoup (trop ?). Au bout de quelques jours vient le moment de la rencontre. Je stresse un peu, ça faisait tellement longtemps que j'avais pas rencontré quelqu'un qui soit exactement sur la même longueur d'onde que moi. J'ai peur de le décevoir, peur d'être déçue aussi. On en parle, il me rassure et me dit que lui n'a absolument pas peur, qu'il est juste impatient. Bon ok, alors on laisse tout ça de côté et let's go ! 

Nous voilà donc, par un après-midi pluvieux, en route pour un sympathique salon de thé. Et en arrivant au dit salon... Surprise ! [J'ouvre une parenthèse pour vous raconter ça. Je tombe nez-à-nez avec deux de mes meilleures copines. Comme je l'ai dit je ne raconte rien de ce qui me touche vraiment à mes amies, mêmes les plus proches. J'imagine leur étonnement de me voir là, avec un mec inconnu au bataillon. Moi-même j'étais très embarassée. Je fais les présentations en bafouillant et leur fait comprendre qu'il faut qu'elles s'en aillent. Ca tombe bien, elles avaient fini leurs verres. Ouf !] Passé ce petit moment déstabilisant, nous nous intallons et nous bavardons autour d'un verre. On a discuté deux bonnes heures. A travers ses gestes, sa posture, ses mimiques je devine que c'est un homme mal dans sa peau que j'ai devant moi. Il essaie tant bien que mal de le cacher mais il bafouille, cherche ses mots, n'est absolument pas sûr de lui, semble embarrassé par ce corps que la vie lui a donné.  Il est grand et corpulent. Il pourrait en faire un atout mais il a choisi d'en faire la cause de tous ses problèmes. A ce moment-là je me dis que de nous deux, il est sûrement celui qui est le plus stressé par cette rencontre, contrairement à ce qu'il affirme. D'un côté je suis touchée par ce manque d'assurance, d'un autre ça me fait peur car ça ressemble en tout point aux sentiments que j'avais au tout début pour celui avec qui je suis restée 4 ans et qui m'a bouffée toute mon énergie. Bref, revenons à nos moutons, le salon de thé va fermer, nous sortons marcher un peu, et là, au décours d'une conversation il me lance LA phrase qui a tout fait basculer, qui m'a fait prendre la décision de fuir, fuir au plus vite, de ne surtout pas m'embarquer dans une histoire pareille : "Je suis un ancien grand dépressif". Gloups. 

Quelques dizaines de minutes plus tard, je rentrai chez moi, peu fière de moi sachant que pour lui c'est une nouvelle déception, mais contente de ne pas avoir transgressé ma dernière règle. Je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Mais c'est plus fort que moi, j'ai trop souvent voulu aider des gens pour au final me retrouver dans des situations invraisemblables et invivables. Je ne veux pas revivre ça. Pourtant, je pense que ce n'est pas un hasard si j'ai beaucoup d'affinités avec ce type de personnes. ce sont des écorchés vifs, tout comme moi. Malheureusement, le célèbre dicton "Qui se ressemble s'assemble" comporte de réels dangers s'il est appliqué dans ces cas-là.

Publié dans Rencontres

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U
"Je suis un ancien grand dépressif" Je te comprends trop !!! C'est LA phrase qui me fait partir... j'ai eu dans ma vie 3 dépressives... c'est bon, j'ai fais mon psy... ça suffit ! Il y a des spécialistes pour ça...
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P
<br /> <br /> Oui...en plus d'avoir l'illusion qu'on peut faire qqch pour les aider, on se retrouve au final soi-même limite dépressif... C'est ce dont tu parlais je crois. On tire l'autre vers le haut,<br /> tant qu'on peut, tant qu'on a l'énergie nécessaire. Puis faute d'énergie et parce que l'autre nous tire vers le bas, on finit par toucher le fond. Plus jamais je ne veux revivre ça. Alors au<br /> moindre doute...Je fuis.<br /> <br /> <br /> <br />